À Nantes Nord, l’Escale déménage

Les cafés du mardi matin leur « manquent beaucoup ». Les activités aussi. Avant la crise sanitaire, les semaines de Sylvie, Mireille et Philippe étaient rythmées par les ateliers de socio-esthétique, le tricot, les repas partagés, les sorties au cinéma ou à la Beaujoire. Les trois habitants ont trouvé à l’Escale « une convivialité et une écoute » pour sortir de l’isolement. Présent depuis 20 ans à la Boissière, le lieu coordonné par le Centre communal d’action sociale (CCAS) accueille 200 personnes à l’année, dont 65 reviennent régulièrement.

Ce mardi 23 février, les usagers participent - masqués et dans le respect des gestes barrières - au déménagement. L’Escale quitte le centre commercial vétuste de la rue Paul-Claudel, voué à la démolition, pour rejoindre le centre socioculturel, rue Jean-de-la-Bruyère. « Nous sommes autonomes avec une entrée indépendante. Intégrer le CSC va nous permettre de renforcer les complémentarités entre les deux projets », explique Christine Ravazzoli, coordinatrice du lieu.

« Lumineux et spacieux »

Les nouveaux locaux, aux murs blancs et oranges, sont déjà équipés d’une cuisine et d’un coin lecture. « C’est plus lumineux et spacieux », s’enthousiasme Philippe. Le lieu bénéficie d’une grande terrasse où trône la mascotte, les lettres « ESCALE » assemblées et colorées. Très impliquée dans la vie du quartier, Sylvie espère « installer des fleurs et des tables de jardin pour partager des repas en extérieur » quand la situation sanitaire le permettra.  

La transition entre les deux lieux est documentée par les sociologues Elvire Bornand et Frédérique Letourneux, auteures du podcast « La Bonne Cage » qui raconte la vie quotidienne à la Boissière. « Elles ont d’abord recueilli les témoignages d’habitants sur l’ancien local, précise Christine Ravazzoli. Les usagers ont ensuite été invités à sélectionner les objets qu’ils souhaitaient emporter avec eux dans ce nouvel espace. Aujourd’hui, on ouvre les cartons ! Les deux sociologues nous feront ensuite un retour sur les attentes des habitants pour nous permettre de questionner notre projet. »