Réduire les inégalités sociales, territoriales et environnementales dans le domaine de la santé. Tel est l’objectif de Nantes métropole, qui inscrit la santé au cœur de son action, en complémentarité du travail déjà mené par les communes. La collectivité a ainsi voté, en juin 2023, une nouvelle politique publique en matière de santé. Elle est notamment le fruit d’une évaluation participative – intitulée « Une métropole en pleine santé pour tous » – qui a été engagée en 2022 et finalisée en 2023. Celle-ci a associé un panel de citoyens, d’acteurs institutionnels et associatifs, ainsi que des représentants des communes et des services de la collectivité.
Si on y apprend que 78 % des habitants se déclarent en « bonne » ou « très bonne » santé, des inégalités persistent puisque certaines catégories – les plus de 65 ans, les demandeurs d’emploi, les locataires du parc HLM indiquent plus que les autres être en « moyenne », « mauvaise » ou « très mauvaise » santé.
L’ambition de Nantes Métropole ? Promouvoir une approche de santé globale associant santé des individus (physique, mentale, sociale) et santé des milieux de vie. Cette approche prend ainsi en compte l’ensemble des facteurs influant sur l’état de santé des habitants : environnement physique et social (qualité des milieux et cadre de vie), habitudes de vie (alimentation, activité physique…) et organisation du système de santé (accès aux droits et aux soins). Si la santé reste bel et bien une compétence de l’État, la Métropole entend, à travers certaines de ses compétences (transports, aménagement urbain, transition écologique…), agir pour le bien-être des habitants. En somme, s’inscrire dans une approche préventive plutôt que curative.
Un plan d’action en cinq axes
Le plan d’action de la collectivité s’appuie sur l’analyse des éléments d’observation de la santé du territoire actuellement disponibles. Cette analyse, enrichie du rapport de l’évaluation participative, a mis en exergue des problématiques à la croisée de la transition écologique et de l’égalité, deux marqueurs irriguant les politiques publiques métropolitaines.
Agir pour un environnement favorable à la santé
L’évaluation participative a montré que 12 % des métropolitains estimaient que le cadre de vie du territoire n’était pas favorable à leur santé. Le travail doit donc consister à réduire la pollution de l’air, développer les espaces verts et les îlots de fraîcheur, diminuer les nuisances sonores. Comment ?
- En mettant en place une campagne de communication pour sensibiliser les habitants sur la qualité de l’air intérieur ;
- En menant des expérimentations dans la réhabilitation des bâtiments ;
- En intégrant la santé dans les opérations d’aménagement.
Promouvoir des modes de vie favorables à la santé
L’idée ? Que les habitants soient acteurs de leur santé. Pour cela, la Métropole mettra en place, avec les communes, des actions de prévention et de promotion en santé sur l’activité physique et sportive, l’accès à une alimentation de qualité, les conduites à risques et les addictions, la santé mentale, la santé des femmes, des enfants, des jeunes, des publics vulnérables ou encore le bien-vieillir.
Quelques exemples de déclinaisons possibles : intégration de la santé dans les dispositifs de défis neutralité carbone ; soutien aux actions expérimentales de prévention et d’éducation pour la santé.
Favoriser la bonne santé mentale des métropolitains
22 % des métropolitains se déclarent en « moyenne » ou « mauvaise » santé psychologique. Cette donnée augmente chez les femmes, les demandeurs d’emploi, les locataires du parc HLM et les 25-34 ans. L’objectif est donc de prendre en compte la dimension santé mentale dans toutes les politiques publiques, en réduisant les facteurs de risque et en introduisant les notions de bien-être et d’épanouissement personnel. Les actions phares :
- animation d’un réseau de partenaires autour de la santé mentale sur le territoire ;
- création d’un guide santé mentale métropolitain pour le grand public ;
- soutien au déploiement de programmes comme la formation Premiers secours en santé mentale.
Favoriser l’accès aux soins en rendant le territoire plus accueillant pour les acteurs de la santé et l’offre plus accessible pour les usagers
Sur l’accès aux soins, les perceptions des habitants sont contrastées : si deux tiers estiment qu’il est facile de se soigner sur le territoire, un tiers pense le contraire. Le but de cet axe ? Soutenir et contribuer à renforcer l’offre de soins et mettre l’innovation, la recherche, la médecine de pointe au service des parcours de soins. Comment ?
- en mettant en place, avec l’ARS et l’Assurance maladie, un dispositif pour favoriser l’accueil des médecins ;
- en soutenant le projet « station S » par l’implantation d’un campus de R&D et d’innovation en santé ;
- en poursuivant le soutien à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation en santé sur le territoire…
Fédérer pour favoriser l’intégration de la santé dans les politiques publiques
L’idée est de créer une dynamique autour des enjeux de santé avec tous les acteurs impliqués du territoire, en mettant en place une gouvernance fédératrice. Cela passera notamment par :
- la signature d’un contrat local de santé métropolitain avec les communes et plusieurs partenaires et acteurs du territoire, en premier lieu l’Agence Régionale de Santé ;
- une observation de la santé à l’échelle métropolitaine avec des organismes publics qualifiés en matière de production et d’analyse de données, notamment dans le cadre du projet partenarial Synopse piloté par la Métropole et en lien avec l’Observatoire régional de la santé Pays de la Loire, Air Pays de la Loire, le Centre hospitalier universitaire de Nantes, l’AURAN, Nantes Université, et la SAMOA.