Hébergement temporaire chez l’habitant : et si vous logiez un jeune à votre domicile ?

« J’habite le quartier des universités à Angers, je sais que les jeunes ont du mal à se loger et j’avais une chambre disponible, témoigne Christine, hébergeuse au sein de l’association David d’Angers Habitat Jeunes. J’ai accueilli cette année une jeune fille de 20 ans en alternance, 15 jours par mois. On a beaucoup partagé, y compris son repas d’anniversaire, tout en restant chacune très indépendantes. C'est une expérience forte, très positive ! » Convaincue, Christine vient d’accepter d’héberger un nouveau jeune. « Il est en stage pour 3 mois à Angers. Ça démarre tout juste, on s’apprivoise ! »

Une offre à prix modéré dans un marché en tension

« À Nantes, nous lançons cette même offre d’hébergement chez l’habitant à la rentrée de septembre 2024 et nous recherchons activement des hébergeurs, explique Cécile Valla, directrice d’Édit de Nantes Habitat Jeunes, qui loge un millier de jeunes dans 7 résidences de la métropole. On fait face à une hausse des demandes de court séjour, pour un stage, une ou deux semaines par mois... Et la tension sur le marché du locatif ne leur permet pas de se loger à des prix décents. Sans solution, ils sont même parfois amenés à refuser une formation qu’ils auraient souhaité suivre. » D’où cette nouvelle offre d’hébergement temporaire chez l’habitant.

Pour tous les propriétaires ou locataires dans le parc privé

« Pour être hébergeur, c’est simple, assureLaurence Cabon, chargée de développer cette nouvelle offre, avec sa collègue Cindy Quercron. Il suffit d’être propriétaire ou locataire dans le parc privé et de mettre à disposition une chambre d’au moins 9 m² avec un accès à une salle de bain, pas nécessairement privative, et à une cuisine, ou même un studio ». On peut aussi préciser ses souhaits ou contraintes : un hébergement pour une durée de quelques mois ou plus, avec ou sans les week-ends, en partageant ou pas des repas, en mettant à disposition les draps ou non...

Une offre à la nuitée : souple, sécurisée et solidaire

En échange, l’hébergeur est indemnisé à hauteur de 15 € la nuitée, 17 € en période hivernale pour tenir compte du chauffage, avec un plafond à 270 € par mois (290 € l’hiver). Avant d’intégrer l’hébergeur à leur listing, Laurence Cabon et sa collègue font une visite à son domicile. « On vérifie notamment la motivation du candidat : elle ne peut pas être seulement pécuniaire, il faut partager l’aspect solidaire du projet. » Chaque hébergeur adhère ensuite à l’association Édit de Nantes Habitat Jeunes (15 € par an) et à ses valeurs de cohésion sociale, de citoyenneté et de proximité avec les jeunes. Puis reverse également 1 € par nuitée réalisée, pour contribuer au dispositif.

Créer une rencontre hébergeur et hébergé

L’hébergeur est ensuite mis en lien avec un jeune. « On cherche à créer un binôme, une rencontre humaine, que ça matche !, souligne Laurence Cabon. On va par exemple faire correspondre leurs centres d’intérêt quand c’est possible. » Malgré ce tarif modéré, le jeune hébergé n’a pas de contrepartie à apporter : « Ça n’est pas une collocation jeune-senior par exemple, où le jeune assure un service auprès de la personne qui l’héberge. » Hébergeur, hébergé et association signent ensuite un contrat, avec paiement mensuel direct de l’hébergé à l’hébergeur. « Nous apportons le cadre qui sécurise à la fois les parents du jeune et l’hébergeur. »

50 à 60 hébergements réussis d’ici 2025

« C’est le bon moment pour se faire connaître en tant qu’hébergeur à Nantes et dans les communes environnantes, précise Cécile Valla, la directrice. Nous avons déjà des jeunes volontaires, y compris pour cet été. Ils seront rassurés de trouver rapidement une solution. » D’ici l'automne, l’association espère former ses 20 premiers binômes, elle en vise 50 à 60 pour 2025. « Il ne faut vraiment pas hésiter à s’engager, souligne Christine, l’hébergeuse angevine. C’est très souple, il n’y a aucun risque, c’est bien cadré. Et c’est aussi une belle ouverture sur la jeunesse actuelle !»