Découvrez les nouvelles images de la Cité des imaginaires

« Si vous trouvez ce monde mauvais, vous devriez en voir quelques autres ». La formule est de l’écrivain d’anticipation américain Philip K. Dick. Elle dit, en quelques mots, ce qu'ambitionne d'être la future Cité des imaginaires : un lieu pour rêver de mondes inconnus, dessiner des futurs désirables et débattre des grands sujets de société, comme autant d’échos et de contrepoints aux mondes issus de l’œuvre de Jules Verne. À l’horizon 2028, année du bicentenaire de la naissance de l'écrivain nantais, le grand équipement culturel ouvrira ses portes face à la Loire, dans ce qui est aujourd'hui le bâtiment Cap 44. Cet ancien témoin de l’histoire économique et portuaire nantaise, premier bâtiment industriel au monde construit selon le procédé de béton armé « Hennebique », sera entièrement rénové et repensé pour l’occasion.

Une Cité témoin du passé

Imaginé par l’équipe de l’agence néerlandaise Neutelings Riedijk Architects et les Nantais d’ARS architectes, l’équipement intégrera le bâtiment actuel, conservé dans ses volumes mais entièrement repensé. La structure en béton armé Hennebique sera révélée de manière inventive : en enlevant les planchers, les éléments essentiels de la structure apparaissent. L’extérieur, conçu à partir de panneaux d’acier recyclé inox avec un relief singulier, donnera une identité unique au lieu.

À l’intérieur, une « forêt » de poteaux et de poutres accueillera le visiteur. Les ouvertures seront quant à elles constituées d’« oculi », rondes ou ovales, qui rappelleront les lentilles des instruments de voyage. Ces percées inviteront à la curiosité et aux découvertes. « Le bâtiment sera un nouveau signal sur les rives de la Loire mais également une nouvelle ancre pour le développement urbain de la ville, un lieu populaire et vivant, ouvert et accessible pour tous les Nantaises et Nantaises », relève Michiel Riedijk, de Neutelings Riedijk Architects.

Une Cité connectée à la Loire et au Jardin extraordinaire

La Cité des imaginaires a aussi été pensée pour dialoguer intimement avec le Jardin extraordinaire et la Loire, dont elle reflétera les couleurs changeantes. De part et d’autre, des continuités piétonnes viendront faciliter les parcours. Les actuels quais le long de la Loire seront désimperméabilisés. Depuis la ville, des cheminements piétons jalonneront la Loire et seront généreusement plantés d’espèces ligériennes mais aussi « extraordinaires » pour des espaces propices à la déambulation, à la contemplation et à la détente.

Les 5 niveaux de la Cité des imaginaires

Exemplarité environnementale

L’équipement sera entièrement adapté aux contraintes climatiques du XXI^e siècle. La Cité de imaginaires fonctionnera comme « une machine climatique », grâce aux vents apportés par le chenal de la Loire propices au rafraîchissement du bâtiment, une façade sur Loire orientée sud-ouest favorable à la captation du soleil et de la lumière et une façade nord-est source de fraîcheur et de lumière indirecte. La Cité intégrera également de très hautes performances isolantes, une étanchéité à l’air performante, des parois captatrices de chaleur et utilisera des matériaux biosourcés et géosourcés, comme le chaux-chanvre et la brique de terre.

Enfin, le projet fait la part belle au réemploi et l'économie sociale et solidaire. Ainsi, plusieurs structures démontées de l'ancien CAP44 ont pu être récupérées par des associations comme des cloisons modulaires, des dalles de faux plafond ou des équipements électriques par l’association L’Etabli à Angers, ou encore des solives en bois par l’association Gueules de Bois à Nantes.

La Ville de Nantes a par ailleurs réutilisées des dalles de faux plafond dans la toute nouvelle école Alice-Milliat. En tout, cette première phase de travaux a permis de réutiliser localement plus de 24 tonnes de matériaux.

De nouvelles pièces pour enrichir le grand musée Jules-Verne

La Ville, la Métropole et le grand musée Jules-Verne ont annoncé l’acquisition prochaine d’un fonds exceptionnel consacré à l’œuvre de l'écrivain né à Nantes. Elle sera soumise au vote des élus lors du prochain conseil municipal. Issu d’une collection privée dont le propriétaire souhaite rester anonyme, ce fonds de 350 pièces comprend notamment un riche fonds de cartonnages d’éditions originales Hetzel qui réunit 213 ouvrages. D’autres curiosités devraient rejoindre les collections, comme ce globe dépliable imprimé sur tissu, monté sur un mécanisme de baleines en métal et stocké dans sa boite d’origine en bois imprimé de l’éditeur Elsevier, datant vraisemblablement de 1881.

La scénographie du musée sera confiée à l’atelier Scénorama, composé de Dany Gandon et Jean-Christophe Ponce. Le duo travaille notamment pour la Cité internationale du cinéma d’animation (Annecy), le Centre des monuments nationaux et le Panthéon (Paris), le musée Albert-Kahn (Boulogne-Billancourt) et le domaine national de Chambord.

Pour répondre aux ambitions du projet de la Cité des Imaginaires, Dany Gandon et Jean Christophe Ponce se sont entourés d’une équipe plurielle qui rassemble des expertises pointues. « Sensibles à la part de rêve, de voyage et de merveilleux que l’oeuvre de Jules Verne et la future Cité des Imaginaires infusent, nous poursuivrons cette métaphore architecturale, déclarent les scénographes. Nous allons explorer toutes les possibles visuels pour plonger le visiteur dans une sorte de territoire suspendu, illusion d’île volante, à la fois familière et surprenante. L’enjeu est de faire de la visite une aventure, un lieu d’échanges et de questionnements ».