Ne l’appelez pas « dame de cantine ». « C’est un terme péjoratif qui ne reflète pas nos compétences et la rigueur demandée pour cet emploi », regrette Anasthasie Bouvier. La quadragénaire, qui travaille depuis 2016 pour la Ville de Nantes, est agent technique de restauration (ATR). Elle vient de terminer une année scolaire à l’école primaire Paul Gauguin, quartier Nantes Nord, et rejoint en cette rentrée l’école maternelle Frédureau près de l’arrêt de tram Viarme-Talensac. « J’ai commencé comme auxiliaire, je suis aujourd’hui responsable d’équipe ! »
Ses journées de travail débutent à 6h. Anasthasie s’attelle d’abord au nettoyage des locaux scolaires avant de préparer le service du midi : désinfection, réception des plats et desserts livrés par la cantine centrale, préparation des entrées… « Nous sommes très rigoureux sur l’hygiène et le respect de la chaîne du froid. La température des frigos est contrôlée avant la réception des préparations. Un guide bleu nous donne des valeurs cibles à respecter. Nous isolons des plats témoins qui seront conservés 5 jours en cas de problème. Tout est fait pour garantir la sécurité des enfants. »
« Notre mission : le bien-être des enfants »
Le service du midi est intense. « Les élèves de maternelle demandent beaucoup d’attention, surtout ceux scolarisés en toute petite section. On leur coupe la viande, on fait attention au grammage qui n’est pas le même que pour les élèves en élémentaire. Nous travaillons main dans la main avec les Atsem (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, NDLR), le directeur d’accueil périscolaire et les animateurs. Notre mission : le bien-être des enfants. »
Anasthasie Bouvier se forme régulièrement sur la sécurité mais aussi les troubles musculo-squelettiques dont sont atteints les agents de restauration. « Le problème, c’est la répétition des gestes. Je n’ai pas de douleurs pour le moment mais c’est difficile pour mes collègues en fin de carrière. Ces formations nous permettent d’optimiser nos gestes et de s’économiser. » Mère de 4 enfants, son métier lui permet de conjuguer sa vie professionnelle et sa vie privée. « Venant de la restauration traditionnelle, j’ai terminé à 1h ou 2h du matin pendant des années avec seulement 5 semaines de congés par an. Aujourd’hui, je peux aller chercher ma fille à l’école et j’apprécie les vacances. C’est un bon équilibre. »