Quel est votre parcours ?
Je suis originaire de La Roche-sur-Yon, où j'ai commencé mes études de danse à l'âge de 5 ans. Je suis parti dès 13 ans au conservatoire de danse de La Rochelle, puis à 16 ans à Montpellier. C'est à cet âge-là que j'ai créé ma compagnie – je savais dès le départ que je serais chorégraphe. J'ai ensuite déplacé ma compagnie en région parisienne, à Londres, je suis revenu à La Roche-sur-Yon puis j’ai travaillé pendant 10 ans à Cholet, où tout était à faire niveau danse contemporaine. J'ai toujours été un « enfant des lieux ». La constance de mon projet est de créer des liens entre amateurs et professionnels, et d’accorder une large place à la transmission.
Vous arrivez dans ce qu’on appelait la salle Vasse, renommée théâtre Francine-Vasse. Sera-t-il un lieu pour votre compagnie ? Les artistes pourront-ils continuer à louer cet équipement ?
D’abord, je reviens sur le nom : c'était important de renommer le lieu avec de l'humain, renouer avec le féminin et faire le lien entre passé et futur. Dans une saison, une centaine de jours seront réservés à la location, et le double pour la partie programmation dont j’ai la charge. Ce n'est donc pas un lieu pour ma compagnie – qui ne jouera pas ici – mais un lieu pour les autres. Je m’y inscris non pas en tant que chorégraphe mais plutôt au titre de directeur artistique.
Quelle direction allez-vous imprimer ?
Le projet pour le théâtre Francine-Vasse, c'est un projet en théâtre, en danse et en écritures – au pluriel ! – pour les professionnels et les amateurs. Il y a un sous-titre artistique, « les Laboratoires vivants » : ce sera donc un lieu où l’on cherche, et un lieu qui soutient le spectacle vivant. Les artistes se verront confier des temps d’une dizaine de jours. Les « résidences bleues » seront plutôt des temps de spectacle, de diffusion. Avec les « résidences carte blanche », ils pourront proposer un atelier, un festival, un travail de création, ou bien aller sur du répertoire, faire ce qu’ils veulent ! La seule règle que j'impose aux artistes, c'est de faire des projets mutualisés, inventer des « tandems ».
L’équipement va bénéficier de travaux de rénovation pendant l’été. Vous en profitez pour réorganiser les espaces ?
Ce qui change de manière importante, c’est l'identité graphique. Quant aux lieux, ce seront plus des adaptations que des modifications. La scène pourra être proposée avec ou sans espaces de coulisses. Nous aurons aussi un tapis de danse. J’ai voulu que le hall devienne un vrai lieu de vie plutôt qu’un espace de travail. Les gens pourront y venir prendre des infos, regarder des vidéos, manger ou boire un coup... Les loges pourront être tour à tour un foyer ou une salle de réunion. L'ancienne régie va être transformée en bureaux : beaucoup de compagnies n'ont disposent pas et pourront y être accueillies.