Quinzaine photographique nantaise 2024 : les 5 expos à ne pas manquer

D.O.G.S, Prémices, Collodions, Robin Lopvet

« L'artiste expose trois séries. La première s'appelle D.O.G.S, pour « Dangerous Objects Flying in the Sky ». C'est un projet de collages numériques associant des têtes de chiens venus d’internet et des nuages, catastrophes naturelles. Ces têtes désamorcent le côté angoissant et paralysant des images choc. Il y a ensuite la série Prémices, des natures mortes contemporaines en très grand format et en couleur qui nous renvoient à notre société de récupération et d’accumulation. Il en a fait une variante avec Collodions qui présente de touts petits objets façon carte postale. Pour faire écho à la série D.O.G.S, Sylvain Besson, le directeur des collections du musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, a effectué une sélection de photos montages amusantes de chiens, parmi les près de 3 millions d’images conservées par l’institution. »
À L'Atelier, rue Chateaubriand.

Downtown Corrida & Ici prochainement, Alban Lecuyer

« C'est un auteur nantais qu'on connaît très bien. On expose deux séries plus anciennes de lui, dans lesquelles il livre un regard critique sur les villes contemporaines. Dans Downtown Corrida, il fait imploser des hôtels particuliers du XVIIIe siècle, des immeubles bourgeois. En arrière plan, on voit des logements sociaux, des HLM, bâtiments qui sont d'habitude victimes de ces destructions. Leur écroulement fait écho à la vulnérabilité de l’habitat périphérique. C'est complètement faux mais on peut penser qu'il s'agit d'une image documentaire. Avec Ici prochainement, il joue sur cette imagerie que les promoteurs immobiliers génèrent pour vendre leurs programmes immobiliers de grand standing. C'est intéressant de présenter son travail à la Générale, qui est justement un nouvel endroit de reconfiguration urbaine. Une exposition de NMA explique d'ailleurs tout le projet urbain au rez-de-chaussée. »
À la Générale.

Altered States, Ariane Yadan

« Un appel à candidatures a été ouvert aux photographes nantais pour proposer des projets sur la thématique "Illusion". La proposition d'Ariane Yadan a été retenue. C'est une série qu'elle avait déjà montré à la Galerie Mélanie Rio. Toutes les photos sont des autoportraits. Présentées avec un trouble des surimpressions, elles interrogent la notion d'identité et d'altérité. Elle crée la surprise dans sa façon d'accrocher en mettant en scène ses images dans des caissons en plexiglas. Il y a un côté un peu surréaliste et inquiétant.Ça montre que la photo peut aussi être une technique qui nous trompe, à la manière de l'illusionnisme. »
À l'Espace 18.

De toutes pièces, Sébastien Pageot

« Ce photographe plasticien joue sur le trompe-l'œil. Il réalise des maquettes d'arrière-plan – de parkings en sous sol, de lieux plus industriels où il y a du béton –, l'inclut dans le paysage et le prend en photo de très près. Si on ne se rapproche pas de l'image, qu'on ne voit pas la texture du carton, il y a tromperie ! C'est une expo qui va plaire autant aux architectes qu'aux enfants, qui adorent les maquettes et tout ce qui représente en petit l'univers des adultes. Encore une fois, cela met en évidence que les photographes se font un peu faussaires pour être créatifs ! »
À la Maison régionale de l’architecture des Pays de la Loire.

Transbordeuses, Marjorie Gosset

« Cette expo s'inscrit sur un plan plus politique dans la compréhension de l'illusion. En 1906, à Cerbère, à la frontière espagnole, des femmes transbordeuses – dont le métier consiste à transporter des oranges des wagons espagnols aux trains français – risquent leur vie en s’allongeant sur les rails de trains qu’elles déchargent, pour revendiquer de meilleures conditions de travail. À travers les témoignages de leurs filles et petites-filles, la photographe Marjorie Gosset rend hommage à ces femmes courageuses à l’origine de l’une des premières grèves féminines en France. Son travail sera associé aux planches originales de la bande dessinée La révolte des orangères du dessinateur et auteur Thomas Azuélos. »
Au Passage Sainte-Croix.