
Fidèle à son credo d’ouverture sur le monde, le festival Atlantide revient offrir au public une programmation littéraire exigeante, en accès libre et gratuit. « Atlantide n’est pas un festival où les écrivains viennent se regarder le nombril, rappelle d’emblée Alain Mabanckou, son directeur artistique. Cette nouvelle édition conforte notre volonté de regarder le monde et de rechercher le dialogue des imaginaires en prenant appui sur les enjeux actuels de nos sociétés. »
Justice sociale, pouvoir de l’argent, langage poétique, questions de genre, éco-féminisme ou montée des extrémismes… Autant de thématiques qui traversent les romans, poésies, essais et récits des 58 auteurs et autrices de 25 nationalités invités à croiser leurs points de vue littéraires sur le monde qui nous entoure. Les coups de cœur de l’équipe ? La jeune autrice russe Vera Bogdanova, le coréen Sang Young Park, le collectif italien Wu Ming, la nantaise Clémentine Mélois et Shane Haddad, autant de personnalités qui constituent « la relève de la littérature de fiction en France », pointe Alain Mabanckou.
Conquête du savoir

Au Lieu Unique, grandes rencontres, conversations, lectures, ateliers et dédicaces vont s’enchaîner pendant 4 jours. Parmi les rendez-vous importants : la leçon inaugurale donnée par l’autrice canadienne Nancy Houston, la soirée contre la censure mettant à l’honneur l’iranienne Chahla Chafiq et l’afghane Somaia Ramish, la lecture illustrée de l’autrice et illustratrice nantaise Adèle Verlinden et celle de clôture assurée par la militante féministe antiraciste Rokhaya Diallo.
Ouvert sur la ville, le festival essaime aussi dans les médiathèques, les librairies, les maisons de quartier, en prison, à l’hôpital ou chez ses partenaires culturels (lire ci-contre). La programmation n’oublie pas les scolaires, avec des propositions pour les jeunes lecteurs, de la maternelle au lycée. « C’est pour la jeunesse que nous déployons notre énergie, s’enthousiasme Alain Mabanckou. Je souhaite qu’elle prenne le pouvoir par la culture. Elle en a les moyens, et nous ferons de notre mieux pour l’accompagner dans cette conquête du savoir et du plaisir de la lecture ».
Le regard d'une libraire

Attachement
« On est partenaires du festival depuis la 1ère édition. On y est très attachés car on l’a vu grandir et évoluer. Il est original car il porte un regard sur les cultures du monde, ce qui n’est pas si courant dans la programmation des festivals. Il apporte également de la visibilité à des auteurs qui sont méconnus tout en respectant un équilibre avec des auteurs plus “mainstream”. »
Dynamique
« Atlantide déploie un maillage sur le territoire en faisant de l’action culturelle dans les lycées, les prisons, les maisons de quartier, au CHU...Cette implantation, qui n’est pas visible du grand public, est très importante pour le milieu du livre. Le festival ne se contente pas d’être la vitrine des auteurs. Il amène du monde en librairie. Les gens s’emparent de la programmation, suivent les auteurs des précédentes éditions. Cela crée un espace de paroles, une émulation. »
Rencontres
« Le festival fait d’énormes cadeaux aux, libraires en leur permettant d’animer des rencontres littéraires. L’année dernière, nous avons accueilli la grande autrice islandaise Auður Ava Ólafsdóttir, assez rare en France. C’était un moment très fort pour nous et le public. Cette année, nous programmons l’autrice Justine Augier dont j’adore le travail. Elle a beaucoup travaillé sur la Syrie. Elle viendra nous parler de sa dernière publication, Personne Morale, qui est un récit documentaire sur le cimentier Lafarge, mis en cause devant les tribunaux pour complicité de crimes contre l’humanité en Syrie ».