En 2025, qui sont les Nantaises et Nantais ?

Qui est donc le Nantais en 2025 ? Une jeune cadre travaillant dans le secteur tertiaire, un employé habitant un quartier populaire ou un néo-retraité ? Une certitude : « Le Nantais est en moyenne relativement jeune du fait de l’attractivité de la ville tant pour les étudiants, avec l’offre d'enseignement supérieur publique et privée, que pour les jeunes actifs, qui bénéficient d’un marché de l’emploi dynamique. On l'observe aussi dans les autres grandes villes et métropoles françaises, mais ce n’est pas le cas dans les plus petites villes », explique Isabelle Garat, géographe à Nantes Université et co-auteure de l’Atlas social de la métropole nantaise, paru en juin 2024.

Mouvements démographiques

Recensement après recensement, Nantes ne cesse de se renouveler depuis les années 90. Selon les dernières données livrées par l’Insee, la ville de Jules Verne et Jacques Demy a gagné près de 53 000 habitants entre 1999 et 2022. Soit l’équivalent d’une ville moyenne. À titre de comparaison, Saint-Herblain, seconde commune de la métropole, compte près de 50 000 habitants.   

Les années 2010 ont été marquées un tournant démographique à Nantes avec l’augmentation soutenue des populations entrantes : le seuil des 300 000 habitants est franchi en 2015. « Comme les autres grandes villes de l'Ouest, Nantes gagne des populations jeunes. C'est une ville attractive. Mais elle se développe aussi car elle compte 4 000 naissances par an et peut s’appuyer sur un solde naturel positif, avec plus de naissances que de décès », pointe Rachel Guéry, démographe à Nantes Métropole.

Mutation sociologique

Nantes attirant des étudiants et de jeunes diplômés, le poids des cadres et des « professions intellectuelles supérieures » augmente naturellement. À l'inverse, la part des ouvriers, et dans une moindre mesure des employés, diminue. Une tendance plus prononcée à Nantes que dans d'autres villes. En 2020, les ouvriers et employés y représentent ainsi 36 % de la population active (40 % à Rennes et 37 % à Toulouse). Pour autant, la ville baignée par la Loire et l’Erdre n’est pas devenue un havre de « bobos ». « La gentrification se poursuit, constate Isabelle Garat, mais elle est modérée à Nantes. Plus de 80 % des logements sont des appartements, occupés à 62 % par des locataires, selon des données de 2021, avec une fort part de logement social. »

« À l'instar du Grand Ouest, Nantes bénéficie d'un faible taux de pauvreté, même si les inégalités tendent à augmenter avec les crises successives (Covid, inflation). L’offre de logements sociaux et les politiques volontaristes de l’habitat (ZAC, politique de la ville, rénovation urbaine) permettent de favoriser la mixité sociale et la présence de classes moyennes, sans oublier les personnes en situation de grande précarité », affirme Laure Fayolle, en charge des plans dédiés aux quartiers prioritaires à la Ville. Ouvriers et employés n’ont donc pas disparu de la sociologie d’une ville attachée à préserver la cohésion sociale et à lutter contre les inégalités.