Gamelles pleines aide les sans abri et leurs chiens

La pluie battante n’a pas découragé Natalène, Jessica et Caroline. Gilets roses sur le dos, les trois bénévoles de l’association Gamelles pleines entament leur maraude en ce jeudi soir humide. Pendant deux heures, elles vont sillonner les rues du centre-ville nantais à la rencontre des personnes sans abri et de leurs chiens. Dans leurs sacs : croquettes, gamelles, laisses, muselières… « Le matériel coûte cher. On les allège de cette logistique pour leur permettre de s’occuper d’eux, soulignent les trois volontaires. Et le chien est un médiateur qui nous aide à lutter contre l’exclusion sociale. Notre slogan, c’est quatre pattes pour se relever. » 

L’animal, « un soutien quotidien » pour les sans abri

À l’entrée du parking Feydeau, Naya prend des croquettes dans la gamelle siglée de l’association sous le regard de son maître, Jonathan. « Sa laisse et son collier ont été fournis par Gamelles pleines. Tout cela a un coût et si je peux avoir une aide, je prends. Naya a toujours de quoi se nourrir. Parfois, elle mange et je passe après », explique le Nantais qui vit en camion : « C’est mon enfant. Elle me permet d’oublier la rue et d’avancer dans la vie. C’est un soutien quotidien. » Grâce à la mise en relation avec Vétérinaires pour tous, l’animal de 3 ans « et demi » a également pu bénéficier gratuitement d’un examen médical.

Franck, sorti de la rue et venu retrouver des amis, fait aussi partie des bénéficiaires : « Avec mon revenu de 600 euros par mois, je n’ai pas les moyens d’acheter tout le temps des croquettes. J’ai connu l’association au Mans et je suis content de la voir aujourd’hui à Nantes. » Parfois, ce n’est pas de l’animal dont il faut s’occuper mais de son compagnon de route. Si Léa, 11 ans, est « en pleine forme », son maître, bien connu de l’association, présente des signes de fatigue. Les bénévoles appellent le Samu social et s’inquiètent de ses affaires, trempées par la pluie. « On s’adapte. Si une personne a besoin d’attention, on passe plus de temps avec elle », souligne Natalène.  

Des « gardiens solidaires » recherchés

Outre les deux maraudes mensuelles, l’association met également des croquettes à disposition dans des structures d’aide aux personnes en grande précarité. Gamelles pleines, qui compte actuellement une dizaine de membres, recherche de nouveaux bénévoles pour élargir ses zones de maraude. Et travaille avec l’association Gubbio qui met en place un réseau de gardiens solidaires : « Nous cherchons des personnes qui pourraient prendre en charge les chiens des sans abri en cas d’absence. Par exemple, lors d’une hospitalisation. » Gamelles pleines fournit la nourriture et Gubbio assure le suivi de l’animal.