Entre les rangs de vigne fraîchement plantées près de l’ancien château des Dervallières, Juliana, Michkati et Aminata profitent du temps estival, avec la musique de la fête de quartier en toile de fond. « Ici, ce sera un grand jardin : avec notre classe, on a planté des fraises, des framboises, des tomates et aussi semé des graines de tournesol. Il pleuvait mais maintenant, le résultat, c’est trop bien ! » Avec leurs camarades, les trois élèves de CM1 de l’école Chézine ont participé à la création de la « maquette vivante », une mini réplique de la future ferme urbaine des Dervallières.
Une maquette en attendant la future ferme
« Cette maquette, c’est un projet imaginé par les habitants et construits avec eux, les écoles et les associations du quartier, explique Mathilde Berthelot, chargée du projet de ferme urbaine à la régie Océan. Ils avaient envie de voir la future ferme en vrai, avant même son arrivée ! » Les différents secteurs ont été représentés à l’échelle 1/12e : les parcelles de champs, les futures serres, le poulailler et l’espace convivial participatif qui sera ouvert aux habitants. Adossé aux anciens murs du château, cet espace convivial prend forme sous une structure de bambous, avec chaises et bancs créés à partir de matériaux de récupération. « Ce sont les jeunes de la SCOP Bellevue-Dervallières qui l’ont construit en ateliers avec l’association La Luna : leur travail leur permet de financer un voyage. »
Début de production au printemps 2025
Sur le site de la future « vraie » ferme, à quelques centaines de mètres de là, les juments Uti et Frégate retournent la terre sous la conduite de Christophe et d’Étienne de la ferme de la Hulotte : « On enfouit les graines d’engrais vert qui vont fertiliser le sol ». « Ici, on va commencer à produire au printemps 2025, poursuit Mathilde Berthelot. Des fruits et légumes bio, cultivés avec des personnes en insertion employées par la régie Océan, et que l’on vendra en circuit court. » Les serres seront implantées fin 2025 et le hangar agricole finalisera l’installation fin 2026. À terme, 80 à 100 paniers de légumes seront produits chaque semaine par 8 à 10 salariés en insertion, soit 15 à 20 tonnes de légumes par an. « En plus d’apporter de l’emploi sur le quartier, cette production nourricière bénéficiera directement aux habitants, souligne Robin Salecroix, élu du quartier Dervallières-Zola. C’est aussi l’occasion d’une reconquête de l’espace public. »
Un parc agricole et paysager en cours de création
Car la Ville de Nantes ne fait pas que « poser » la ferme urbaine dans le quartier. Elle en profite pour réaménager plus largement le parc des Dervallières en parc agricole et paysager. « Les jardiniers municipaux ont déjà étoffé le verger situé près de la crèche, planté les vignes et vont aussi créer un « jardin-forêt » cet automne », explique Émilie Mendiboure de la direction Nature et jardins. À terme, une haie comestible fera le tour de la ferme urbaine et un chemin paysager permettra également de rejoindre la Chézine, toute proche. « Bien manger local, emploi, nature en ville, on coche vraiment toutes les cases avec ce beau projet ! », conclut l’élu du quartier.
Pour participer et donner son avis, c’est chaque mardi de 15h à 17h !
Les habitants sont invités à rejoindre la maquette vivante chaque mardi de 15h à 17h, juste à côté de l’ancien château des Dervallières, pour inventer le futur espace convivial de la ferme des Dervallières. « Ça permet à chacun de s’impliquer sur le projet et de faire des suggestions sur comment animer cet espace de la ferme qui sera dédié aux habitants », explique Mathilde Berthelot qui assure cette permanence. C'est aussi l’occasion de donner un coup de main pour entretenir les plantations : une maquette vivante, ça a besoin de soin !