En France 10% de l’électricité est consommé pour le numérique, secteur responsable de 2,5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) nationales. Mais d’ici 2040, ces GES pourraient augmenter de 60% pour atteindre 6,7%.
Selon l’Ademe et l’Arcep (autorité de régulation des communication électroniques, des postes et de la distribution de la presse), la fabrication des appareils électroniques est responsable de 60 à 90% de l’impact du numérique. Il reste donc 10 à 40% des émissions de gaz à effet de serre du secteur numérique qui proviennent des usages et des infrastructures liées à ces usages (réseaux, data centers…) Un poids environnemental qui augmente chaque année avec la construction de data centers, l’électricité consommée et l’eau prélevée pour refroidir ces data centers.
Comment agir ?
Au quotidien de petits gestes simples permettent de limiter la consommation énergétique de nos appareils (en plus de réduire légèrement notre facture d’électricité).
- Privilégier une connexion internet fixe (fibre, ADSL) plutôt que les réseaux mobiles dont la consommation est trois fois plus élevée. Connexion au wifi, activation des appels par wifi (voir le tuto de l’Arcep pour les activer), lancement des mises à jour des applications une fois connectée au wifi, téléchargement via le wifi des épisodes de sa série préférée plutôt que les regarder en streaming dans le train.
- Débrancher ses équipements lorsqu’ils ne sont pas utilisés (car ils consomment même en veille) et couper le wifi la nuit.
- Eviter la résolution 4K si la vidéo est regardée sur un smartphone, privilégier les contenus textes ou audios, moins gourmands que la vidéo, désinstaller les applications qui ne servent pas.
La vérité sur l’empreinte carbone du streaming
Regarder chaque jour deux heures de série ou film en streaming est-il vraiment impactant ? Tout et son contraire ont été dit à ce sujet, cet article du site Les Numériques réalise une bonne synthèse pour y voir plus clair. Il se base sur une étude de l’Agence internationale de l’énergie (IEA) qui indique que « regarder un film de 2 h en streaming sur un téléviseur Led de 50 pouces, en Ultra HD via le wifi, correspond en France à 15 g d’émissions de CO2e (équivalent CO2, ndlr), décomposées comme suit : 1,36 g pour le datacenter, 1,84 g pour le réseau et 11,76 g pour le téléviseur et le wifi. En Australie où l'énergie vient essentiellement du charbon et du gaz, le curseur est poussé à 218 g. » Soit 5,5 kg de CO2e par an pour deux heures tous les jours. Sauf que cela ne comprend pas la production de contenus. Selon Netflix, en 2020, seules 5% de ses émissions de CO2e étaient imputables au stockage et à la diffusion. Il n’empêche qu’il faut rester prudent comme l’indique l’IEA « Bien que l'empreinte carbone du streaming vidéo reste relativement modeste, il peut sembler raisonnable de s'attendre à ce que son impact global augmente, étant donné l'augmentation exponentielle de son utilisation. »
Attention à l’intelligence artificielle, très énergivore !
L’engouement pour l’intelligence artificielle (IA) explose et des chercheurs commencent à s’intéresser à son impact climatique. Au-delà de la construction (très consommatrice de ressources naturelles et très émettrice de GES) de data centers nécessaires au fonctionnement des IA, son utilisation serait aussi très gourmande. Une première étude avance notamment que la génération d’une image en très haute définition reviendrait à consommer autant que la recharge d’un smartphone soit 0,012kWh, quand la génération de texte consommerait en moyenne soixante fois moins d’électricité.
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