Les contours du futur ouvrage nantais ont été dévoilés. Bien plus qu’un simple franchissement de la Loire, il se veut tour à tour pont-nature, pont-place, pont-belvédère, espace public à part entière.
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Après une phase de dialogue compétitif, Nantes Métropole a désigné en septembre 2022 le groupement GTM Ouest pour concrétiser le projet de transformation du pont Anne-de-Bretagne. « Je propose un véritable espace public généreux, un lieu vivant pour l’avenir, où l’on profite du fleuve, de l’air, des lumières de Nantes », résume Dietmar Feichtinger, l’architecte du groupement lauréat. « Selon notre équipe pluridisciplinaire, ce pont n’est pas qu’un pont de passage, il est avant tout un pont de partage », poursuit Céline Villalon du groupement GTM Ouest.
1. Un pont-place aux dimensions généreuses
« Le pont de 145 mètres de long verra sa largeur tripler, jusqu’à 50 mètres en moyenne. C’est l’exact équivalent du cours Saint-André, explique Johanna Rolland, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole. C’est une véritable place qui sera créée sur la Loire, offrant un nouveau lieu de promenade, apaisé et festif, aux multiples points de vue et de contemplation ». Sur cet espace partagé, sécurisé et apaisé, chacun trouvera sa place ! En effet, sur plus de la moitié de la surface du futur pont, la priorité sera donnée aux déplacements doux, favorisant les piétons, les cyclistes, les futures lignes de tramway 6 et 7… Et les pentes désormais abaissées à 4 % maximum permettront à tous d’y accéder.
2. Un pont-nature, nouvel espace de respiration en ville
Avec ses plus de 1 450 m2 d’espaces verts, le futur pont offrira une promenade plantée propice à des moments de pause et à des temps de contemplation. Aux côtés de ce jardin suspendu et traversant, des « coussins » végétalisés guideront les cheminements et apporteront de la fraîcheur aux promeneurs. L’ensemble créera un corridor écologique entre les deux rives, étendant ainsi la trame verte métropolitaine. Des espèces végétales du Massif armoricain seront minutieusement choisies, ainsi que des espèces horticoles méditerranéennes pour leur capacité à s’adapter au milieu ligérien et au réchauffement climatique, participant ainsi à la lutte contre les îlots de chaleur.
3. Esthétique et harmonie au rendez-vous
Le pont actuel sera réutilisé et un second, plus large, lui sera accolé. Tout l’enjeu esthétique réside dans l’art de fusionner ces deux ouvrages en garantissant la perception d’un ouvrage unique. Et parce que ce pont ne se vivra pas qu’en surface (en effet, les piétons seront invités à prendre de nouveaux chemins d’une rive à l’autre de la Loire, sur le pont, mais aussi dessous et sur ses passerelles), une attention particulière sera portée à l’esthétique de la sous-face, visible depuis le fleuve, les quais ou le jardin des Berges. Les piles historiques de l’ancien pont transbordeur, démantelé en 1958, seront conservées et mises en valeur.
4. Un chantier sobre et responsable
C'est une évidence : mieux vaut réutiliser que reconstruire… En prévoyant le réemploi du pont actuel, ce sont 4 250 tonnes de béton non détruites, 2 600 m3 de béton et 1 300 tonnes d’acier non produits ! Côté matériaux, la préférence sera donnée aux biosourcés, très bas carbone, locaux et au bois. Exemple : le béton bas carbone utilisé pour la structure béton du nouvel ouvrage sera mutualisé avec celui d’autres chantiers en cours de la métropole. Autre point fort sur le plan de la sobriété, des barges apporteront par le fleuve des éléments de construction. Rien que pour le transport des 2 000 tonnes de charpentes métalliques, cela équivaut à éviter 200 allers-retours en camion !
5. L’avis des citoyens pris en compte
La réflexion d’un atelier composé de 30 citoyens est venue alimenter durant plusieurs mois le dialogue compétitif engagé avec les trois équipes candidates. « Nous nous sommes demandés au départ si nous allions être réellement écoutés, témoigne l’un des citoyens de l’atelier citoyen. Nous avons eu la réponse au moment du retour des candidats à la suite de la première audition : ils ont été à notre écoute. Cela a donné de la légitimité à notre réflexion et nous avons eu un réel sentiment d’utilité ». Les citoyens ont finalement émis un avis à destination de la commission consultative des élus et de la commission d’appel d’offres qui a désigné l’équipe lauréate le 7 septembre dernier. « Aujourd’hui, le nom du lauréat vient de nous être révélé et j’ai le sentiment que nous avons réellement été écoutés : l’avis citoyen a été pris en compte », renchérit l’une des citoyennes de l’atelier citoyen.
Quelles sont les prochaines étapes ?
L’avant-projet dévoilé à ce stade sera encore affiné avant un démarrage des travaux prévu fin 2024.
Fin 2022 / mi-2023 : études techniques et nouvelle phase de dialogue citoyen
Mi-2023 : finalisation d’un avant-projet
Fin 2023 : enquête publique commune avec le projet des nouvelles lignes de transport
Fin 2024 : après l’obtention des autorisations administratives, préparation du chantier et démarrage des travaux
2027 : fin estimée des travaux, mise en service des tramways 6 et 7 sur le pont.