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Cimetières : à Nantes, des milliers de fleurs à cueillir pour orner les tombes

ActualitésPublié le 07 mars 2025

Dans cinq cimetières, la Ville de Nantes propose aux usagers qui viennent se recueillir de couper librement les fleurs pour orner les tombes des défunts. Les 70 000 bulbes plantés à cet effet explosent avec l’arrivée du printemps.

Des milliers de jonquilles tapissent les sols des cimetières de la Bouteillerie, Saint-Jacques, la Gaudinière, Miséricorde et de l’Arboretum Cimetière Parc. Chacun peut les cueillir librement pour fleurir les tombes. © Rodolphe Delaroque
Des milliers de jonquilles tapissent les sols des cimetières de la Bouteillerie, Saint-Jacques, la Gaudinière, Miséricorde et de l’Arboretum Cimetière Parc. Chacun peut les cueillir librement pour fleurir les tombes. © Rodolphe Delaroque

Ça sent le printemps ! Avec le retour (tant attendu) des beaux jours, des milliers de jonquilles et de crocus pointent leur nez aux quatre coins de Nantes. Cette explosion de couleurs tapissent aussi les sols de certains cimetières, où des « espaces de libre cueillette de fleurs » ont été aménagés depuis 2023.

Engagée dans une démarche de végétalisation de ses cimetières, la Ville de Nantes a fait planter 70 000 bulbes au total. Lancée au départ à titre expérimental, cette initiative est déployée depuis 2024 dans cinq cimetières : à la Bouteillerie, Saint-Jacques, la Gaudinière, Miséricorde et à l’Arboretum Cimetière Parc.

À cueillir avec parcimonie et délicatesse

Jonquille au printemps, Dahlia en été… Dès le mois de mars et jusqu’à l’automne, chacun peut cueillir librement ces fleurs, au fil des saisons. Il suffit de faire preuve de délicatesse et de se servir avec parcimonie, en se munissant d’un sécateur ou de ciseaux pour ne pas arracher les bulbes. « Notre volonté est d’apporter un peu de vie et de couleur, tout en offrant la possibilité aux personnes qui viennent se recueillir de couper quelques fleurs pour honorer leurs défunts », explique Elhadi Azzi, conseiller municipal délégué à l’État civil, aux mariages et aux cimetières.

Jonquilles au printemps, dahlias en été… Au fil des saisons, des fleurs à couper s’offrent aux visiteurs de 5 cimetières nantais pour honorer leurs proches. © Céline Jacq
Jonquilles au printemps, dahlias en été… Au fil des saisons, des fleurs à couper s’offrent aux visiteurs de 5 cimetières nantais pour honorer leurs proches. © Céline Jacq

Des lieux de vie pour la nature

Appréciée des usagers, cette nouveauté s’inscrit dans une évolution profonde des lieux de sépulture nantais. Plus arborés, fleuris, un peu sauvages…  « Depuis le début du mandat, nous travaillons à renaturer progressivement nos 15 cimetières », indique Delphine Bonamy, adjointe en charge de la nature en ville. L’objectif est que ces lieux de mémoire - qui englobent 52 hectares au total - « redeviennent des lieux de vie pour la nature, tout en répondant aux enjeux écologiques et climatiques. »

Les désherbants ont été bannis depuis de nombreuses années, ce qui permet à la nature et la biodiversité de s’y épanouir. « Ces espaces clos, peu fréquentés, plongés dans le noir à la nuit tombée, sont très intéressants pour la faune et la flore », assure Cédric Enyenge-Essombe, à la direction Nature et jardins.  « Il y a quelques années, des gravillons ou du sable entouraient les pierres tombales pour que rien n’y pousse. Aujourd’hui, nous laissons plus de place au végétal », détaille Valentin Touvron, chargé de l’entretien du cimetière Saint-Jacques. Les sols sont désimperméabilisés pour laisser pousser les herbes dans les allées. Des haies, des fleurs, et de nouveaux arbres sont plantés pour apporter de l’ombre et de la fraîcheur. Ces conditions, propices aux plantes, aux insectes ou aux oiseaux, permettent aussi aux usagers de se recueillir dans des environnements adaptés aux fortes chaleurs. « En passant de sites à dominante minérale vers des lieux où la diversité végétale est favorisée, on change petit à petit le regard des gens », ajoute Elhadi Azzi.

Bon à savoir

Des bacs pour trier les végétaux

La Ville de Nantes installe progressivement dans ses cimetières des bacs de récupération de végétaux plus pratiques. Les fleurs et compositions fanées peuvent y être jetées, en séparant les emballages plastiques. Ces déchets verts, transformés en compost, sont ensuite réutilisés dans les massifs des parcs et jardins nantais.