Construire la culture du consentement et détruire la culture du viol.
Trigger warning : ce texte aborde le thème des violences sexuelles
"Les monstres ça n'existe pas. C'est notre société. C'est nous, nos amis, nos pères". Dans un contexte de scandales politiques, de procès particulièrement médiatisés en matière de violences sexuelles et d’un nombre de féminicides qui continue à glacer le sang, cette citation d’Adèle Haenel a malheureusement encore tout son sens.
Aussi durs soient-ils, les chiffres sont là et rendent compte de cette insupportable réalité. Les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, profondément ancrées dans un système d'oppression qui se reproduit et se protège lui-même. Ce sont 210 000 femmes victimes de viols ou tentatives de viols chaque année. Les mis en causes sont à 96% des hommes. Dans 91% des cas, l’auteur est proche de la victime. Dans 45% des cas, il s'agit de son conjoint ou ex-conjoint. Les femmes, quant à elles, représentent 86% des victimes et parmi elles, 56% sont mineures.
Détruire la culture du viol, c’est tout d’abord se rendre compte et rappeler en permanence son ampleur. Responsabilisation de la victime, références culturelles et cinématographiques qui romantisent le viol, pression sociale exercée sur les jeunes garçons, minimisation des actes, etc… autant de mécanismes sociaux qu’il est nécessaire de déconstruire.
Détruire la culture du viol c’est également garantir un haut niveau d’exemplarité politique, dans tous les partis et sans exception. Que des ministres ou députés puissent être mis en examen pour viol et rester en fonction est inacceptable. Que le Président de la République qualifie de “fierté nationale” un acteur aux comportements de prédateur sexuel est inacceptable. Que les médias continuent à parler de “crimes passionnels” plutôt que de viols est inacceptable.
Détruire la culture du viol, c’est construire une culture du consentement. Les associations et collectifs portent depuis de nombreuses années l’inscription du consentement dans la loi, qui changerait la façon dont les enquêtes sont menées. Détruire la culture du viol, c’est enfin lutter, encore et toujours. Comme le font au quotidien les collectifs féministes qui poussent les curseurs et protègent les droits des femmes dans des périodes où ils sont mis en danger. Nous serons toujours à leurs côtés.
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