Sur l’île de Nantes, un parc accrobranche en pleine ville

Grimper à la cime des arbres sans quitter Nantes ? C’est désormais possible. Après un appel à projets, la Ville de Nantes a confié à la société AccroCamp, spécialiste de l’accrobranche urbain, l’aménagement et l’exploitation d’un parcours d’un hectare au sein du parc Beaulieu, poumon vert de 14 hectares situé à la pointe est de l’île de Nantes et plus connu des Nantais sous le nom de Crapa.

Implanté à l’entrée du parc, près du parking, l’équipement a ouvert ses portes samedi 22 juillet. Inauguré le 2 septembre 2023, il avait déjà accueilli plus de 5 000 personnes, dont 1500 enfants, un mois après son ouverture.

Tyroliennes et liane de Tarzan

Petits et grands peuvent y crapahuter sur 6 parcours acrobatiques, perchés de 6 à 15 m de haut selon le niveau de difficultés (bleu, vert ou rouge).  « Chaque parcours offre différents ateliers à sensations : lianes pour s’agripper, ponts de singe, échelles torsadées, etc., et se termine par une grande tyrolienne de 80 à 100 m de long », détaille Lucie Marton, la responsable du parc.

Ceux qui n’ont pas froid aux yeux pourront tenter d’attraper l’impressionnante liane de Tarzan. « La sensation est vraiment celle d’un saut dans le vide de 3 mètres de haut », confie la jeune femme. Mais pas de panique ! On reste en permanence attaché et la sécurité est assurée par une ligne de vie continue. « Ce système est très sécurisant et évite les mousquetons qu’on doit habituellement accrocher et décrocher ». Avant de s’élancer, une fois équipé du baudrier de rigueur, un parcours test permet de se mettre en jambe et d’intégrer toutes les consignes de sécurité. « Le casque est obligatoire pour les enfants de moins d’1,20 m, mais pour le reste il suffit de venir avec une tenue adaptée et des chaussures fermées ».

Une activité loisirs, nature et familiale

L’expérience et l’approche singulière d’AccroCamp on pesé dans le choix de la Ville. « Notre objectif est de ramener au cœur des villes une activité de loisirs, nature et familiale, habituellement proposée à l’extérieur des agglomérations », souligne Joris Colire, cofondateur de la société AccroCamp (Hauts-de-Seine) qui compte déjà six autres parcs en France, tous situés en milieu urbain, à Paris, Créteil, Poissy, Rouen, Giverny, Chartres… « À la différence des accrobranches traditionnels situés à la montagne ou près des plages, nous voulons rester le plus proche possible des populations, pour éviter d’avoir à prendre sa voiture ». À Nantes, l’équipement est ainsi accessible par le bus 26, la ligne de busway C5, ou encore les trains avec la gare située non loin.

Protection du parc et des arbres

La municipalité a également porté une attention particulière à la protection du parc Beaulieu et de son patrimoine arboré, mais aussi à l’accessibilité des activités en terme de prix. L’emprise au sol de l’accrobranche est ainsi limitée à quelques mètres carrés. « L’entrée de tous les parcours se fait au même endroit par trois grands escaliers en bois, cela évite le piétinements des sous-bois et la privatisation du parc », assure Jordie Colire. Les promeneurs et les familles continuent d’accéder, comme avant, aux espaces de jeux, de respiration et aux barbecues du Crapa. « Notre système d’accroche, validé par l’ONF, n’abîme pas les arbres et respecte leur croissance ». Un contrôle phytosanitaire a été effectué sur les arbres utilisés pour les parcours avant l’installation, et sera ensuite renouvelé chaque année.

« L’accrobranche n’est pas qu’une affaire d’acrobaties, complète Lucie Marton. Cette activité de plein air permet aux enfants de développer leur motricité, d’être au contact de la nature et de prendre conscience de l’importance des arbres à l’heure du réchauffement climatique. » À la rentrée, AccroCamp Nantes proposera d’ailleurs aux groupes scolaires une « école de la forêt », avec une course d’orientation intitulée « L’arbre ce héros », des plantations d’arbre et différents ateliers éco-responsables (compostage, etc.)

Un rafraîchissement en 2024

L’équipement, ouvert aux particuliers, aux clubs de sports, associations, entreprises et écoles « à des tarifs abordables pour tous » (voir ci-dessous), s’intègre dans le projet de réaménagement du parc prévu à partir de 2024. « Le Crapa a été créé dans les années 1980. Il a besoin d’un rafraîchissement », explique Cédric Enyenge-Essombé, à la direction Nature & jardins de la Ville de Nantes. Une concertation est lancée cet hiver avec les habitantes et habitants volontaires pour repenser le mobilier, les jeux d’enfants et les espaces de convivialité (abris en bois, barbecues, bancs...), tout en  renforçant sa dimension sauvage, propice à la biodiversité.